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Travail

Le travail est aussi pour vous une participation à l’œuvre que Dieu créateur réalise dans le monde. Ces activités vous mettent en étroite relation avec ceux qui travaillent avec responsabilité pour vivre du fruit de leurs mains (cf. Gn 3,19), pour contribuer à l’œuvre de la création et servir l’humanité ; en particulier cela vous rend solidaires des pauvres qui ne peuvent vivre sans travailler et qui souvent, bien que travaillant, ont besoin de l’aide providentielle de leurs frères. Pour que le travail n’éteigne pas l’esprit de contemplation, comme les grands saints contemplatifs nous l’enseignent, et afin que votre vie soit pauvre en fait et en esprit, laborieuse et sobre comme vous l’impose votre profession avec le vœu solennel du conseil évangélique de pauvreté, le travail sera accompli avec dévotion et fidélité, sans se laisser conditionner par la mentalité d’efficacité et d’activisme de la culture contemporaine. Que la devise de la tradition bénédictine « ora et labora » soit pour vous encore et toujours valable, qu’elle vous enseigne à trouver un rapport équilibré entre la tension vers l’Absolu et l’engagement dans la responsabilité quotidienne, entre la quiétude de la contemplation et la diligence du service.

Lorsque je suis entrée au Carmel de Toulouse, alors que j’étais postulante, je travaillais dans une petite pièce qui donnait sur le jardin, je devais restaurer une chasuble. J’étais seule dans cette pièce et cette solitude m’épanouissait beaucoup. C’est quelque-chose que le travail m’a apporté, cela : la solitude. J’étais dans les conditions pour vivre ce qu’on nous apprenait dans la vie d’oraison.

Lors du transfert du Carmel de Toulouse à Muret, il y a eu beaucoup de travaux d’aménagement et nous avions vraiment une grande joie à travailler ensemble. Il fallait démolir en partie la vieille maison que nous allions aménager en monastère, nous passions nos journées à travailler sur place, ce sont de très bons souvenirs. On nous demandait énormément au niveau du travail. C’était à faire.

Ensuite, j’ai commencé le travail de reliure. On a eu deux sessions de reliure pendant huit jours pour apprendre, c’était très intéressant. J’étais seconde d’office. Puis Notre Mère m’a confié la broderie, pour apprendre aux deux jeunes sœurs qui venaient d’entrer à broder. Il y avait beaucoup de travail de broderie à cette époque…

Je trouvais cela très intéressant. J’ai toujours trouvé le travail très intéressant.

J’ai été sacristine puis portière, économe, prieure. Les différents offices pour le travail de communauté n’ont pas tellement changé aujourd’hui… La vie courante, vous savez ça prend du temps. Et puis aussi, les responsabilités de la communauté et les charges fédérales de nos Mères, ça prenait du temps à tout le monde.

On a toujours gardé la journée d’ermitage une fois par mois. Et puis on pouvait demander à la prieure de nous donner un jour parfois pour ne pas être accablée. Il y a l’entraide aussi dans le travail. On est seule mais quelques fois, il faut s’aider. Le travail nous ouvre aux autres et développe nos dons.

On garde un souvenir plein de richesses…. On est heureuses, c’est pour ça, ça transforme tout.

Une carmélite