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Liturgie

La liturgie est un Amour gratuit : aimer et se laisser aimer.

Il s’agit avant tout de la louange, même si l’intercession pour le salut du monde, pour l’Eglise, pour les prêtres, pour les pécheurs m’a très fortement motivée.

J’ai aimé cette réforme du Concile Vatican II qui a demandé que les offices liturgiques soient célébrés aux heures pour lesquels ils ont été conçus et non plus ramassés en début et fin de journée. Cette « vérité des Heures » sanctifie vraiment le temps, en nous faisaient revivre le dessein de Dieu dans la Bible : la nuit pascale, le sacrifice du soir, et à l’heure où Jésus les a vécues.

La liturgie est au sommet de la prière, surtout la liturgie eucharistique. Elle en est la source et le sommet.

J’ai été responsable de la liturgie pour la communauté. Ce que j’ai voulu, c’est vraiment que l’on marche ensemble pour que toutes puissent prier un peu : c’est la communauté qui prie ensemble. La communion dans la louange de Dieu peut réellement la construire. Prier, chanter, écouter la Parole de Dieu, quitter son travail à heure fixe toutes ensemble… Cela construit la communauté.

La liturgie est aussi un lieu de dépossession. Nous offrons un « sacrifice de louange ». Le plus important c’est d’entrer dans la prière de l’Eglise. La liturgie c’est vraiment le voix de l’Epouse, la voix de l’Eglise. Tout comme l’oraison : cela est solitaire mais n’est pas individualiste.

On y va comme à une danse et comme à un combat. Cela ne peut se vivre que dans une disposition profonde de foi, d’espérance et de charité, sans rechercher d’abord satisfaction esthétique ou intellectuelle : d’abord la vérité… et, à l’expérience, c’est gratifiant.

L’ensemble de la liturgie est eucharistique. Notre prière liturgique est comme un point de tangence avec l’Eternité. Car Dieu est Eternel.

Au long de la vie on peut être plus attiré par l’un ou l’autre aspect de la liturgie. Je suis aujourd’hui de plus en plus sensible à l’aspect de veille, des Vigiles : c’est l’Epoux qui vient, il ne faut pas dormir. J’aime aussi particulièrement les Laudes avec le caractère marqué de louange.

Une carmélite

Par la prière d’intercession, vous avez un rôle fondamental dans la vie de l’Église. Vous priez et intercédez pour beaucoup de frères et de sœurs qui sont en prison, migrants, réfugiés et persécutés, pour tant de familles blessées, les personnes sans travail, les pauvres, les malades, les victimes des dépendances, pour ne citer que quelques-unes des situations qui sont chaque jour plus pressantes.

Vous êtes comme ces personnes qui portèrent un paralytique devant le Seigneur pour qu’il le guérisse (cf. Mc 2, 1-12). Par la prière, jour et nuit, vous amenez au Seigneur la vie de beaucoup de frères et sœurs qui, pour diverses raisons, ne peuvent le rejoindre pour faire l’expérience de sa miséricorde qui soigne, alors que Lui les attend pour leur faire grâce. Avec votre prière, vous pouvez guérir les plaies de beaucoup de frères.

Le livre de l’Exode nous montre que Moïse par sa prière détermine le sort de son peuple en assurant la victoire sur l’ennemi quand il réussit à maintenir ses bras élevés pour invoquer l’aide du Seigneur (cf. 17,11). Ce texte me semble être une image très expressive de la force et de l’efficacité de votre prière en faveur de toute l’humanité et de l’Église, en particulier pour ses membres plus faibles et nécessiteux. Encore aujourd’hui, comme alors, nous pouvons penser que le sort de l’humanité se décide dans les cœurs priants et les bras levés des contemplatives. C’est pourquoi je vous exhorte à être fidèles, selon vos Constitutions, à la prière liturgique et à la prière personnelle qui la prépare et la prolonge. Je vous exhorte à ne rien préférer à l’opus Dei, afin que rien ne vous empêche, rien ne vous sépare, ni rien n’interfère dans votre ministère de prière. Par cela, vous vous transformerez, à travers la contemplation, en l’image du Christ et vos communautés deviendront de vraies écoles de prière.